La partie d’échecs existentielle que mène Poutine contre l’Occident
23 août 2023 Jacques Guillemain GUERRE OTAN CONTRE RUSSIE 63
La partie d’échecs existentielle que joue Poutine contre l’Occident
J’ai résumé récemment un article sur la Trilatérale, cette pieuvre géante qui dévore tout et qui gouverne le monde occidental, en monopolisant tous les pouvoirs, politique, financier, médiatique, militaire. Rien ne se décide sans l’aval de la Trilatérale, qui nous impose de force un mondialisme dévastateur, tout en prétendant défendre la démocratie et les valeurs humanistes occidentales.
C’est cette pieuvre maléfique que combat Poutine, qui entend bien défendre les racines et la culture du monde slave, en s’opposant à la destruction de la famille traditionnelle et à la désintégration des valeurs conservatrices qui ont forgé au fil des siècles le monde chrétien. Sans oublier de défendre la souveraineté du monde émergent.
Mais aujourd’hui, c’est Sylvain Laforest qui nous livre un excellent article sur la partie qui se joue actuellement sur l’échiquier mondial, entre Poutine et le monde occidental décadent.
C’est un combat existentiel entre les nations du monde d’avant et le mondialisme, cette idéologie qui règne sans partage, au profit d’une petite élite occidentale insatiable qui contrôle toutes les instances internationales, FMI, BRI, Banque mondiale, FED, BlackRock et Vanguard, multinationales, laboratoires pharmaceutiques, sociétés minières et pétrolières, médias, ONG, etc.
Pour les mondialistes, les nations et les frontières sont les vestiges d’un monde totalement dépassé, l’histoire des peuples est à déconstruire, la cellule familiale traditionnelle n’a plus aucun sens, l’identité des peuples et leurs racines n’offrent aucun intérêt et les valeurs morales et humanistes sont obsolètes, quand il faut bâtir le grand village mondial de demain, où tous les êtres seront de simples consommateurs égaux et interchangeables.
Seul l’argent doit régner en maître. Pour ces illuminés, il faut donc détruire les nations souveraines et faire en sorte que tous les pays du monde occidental soient dirigés par des marionnettes, que le Système peut manipuler à sa guise.
Mais avec Poutine, ce nouvel ordre mondial anglo-saxon de l’après-guerre (que l’auteur préfère nommer New World Order) est menacé par des nations émergentes qui entendent défendre leur souveraineté et être respectées. Après l’effondrement du bloc soviétique, ces élites occidentales arrogantes n’avaient pas prévu que Poutine redresserait une Russie en lambeaux en un temps record (économiquement et militairement), ni que la Chine passerait en une seule génération d’une économie spécialisée dans les lampions et les cerfs-volants à celle des satellites et de l’intelligence artificielle. Un véritable “grand bond en avant”, celui-là ! Et ni Poutine, ni Xi-Jinping n’entendent jouer le rôle de marionnette sur l’échiquier mondial.
Sylvain Laforest revient sur la candidature de l’Ukraine et de la Géorgie à l’Otan, envisagée en 2007 par les États-Unis, en violation totale de la promesse faite à Gorbatchev en 1990 de ne jamais élargir l’Otan à l’Est. Poutine se fâche et comprend, avec la guerre de Géorgie, qu’il n’y a rien à attendre du serpent occidental, qui ne sait que mentir et trahir sa parole. La guerre contre le mondialisme s’impose au Tsar, mais le défi est immense face à la toute-puissance économique et militaire du monde occidental. Cela dit, le combat n’est pas aussi inégal que cela.
Car l’arme fatale de Poutine, comme l’explique très bien l’auteur, c’est le pétrole.
Compte tenu du coût élevé du pétrole nord-américain et des réserves décroissantes, la sécurité énergétique des mondialistes n’est plus assurée. C’est donc là qu’il faut frapper. Il faut saigner l’Occident de son pétrole.
Poutine lance alors le plus fabuleux plan de réarmement de tous les temps, créant l’armée la plus puissante du moment, quasi invincible compte tenu de son écrasante supériorité technologique. Défense anti-missiles, brouilleurs électroniques, avions de combat de 5e génération, multiples missiles hypersoniques imparables, drones sous-marins nucléaires indétectables, toute une panoplie d’armes du futur, qui rend caducs des pans entiers de l’armement occidental, devenu très vulnérable aux armes russes. De quoi donner des sueurs froides au Pentagone, qui se garde bien d’envoyer ses légions en Ukraine et préfère sacrifier le peuple ukrainien. Comme le dit l’auteur :
“En cette époque de missiles hypersoniques, les porte-avions américains sont désormais des canards flottants en attente de couler.” Mais je préfère sortir le Charles de Gaulle de la liste des cibles potentielles…
Production étatisée pour limiter les coûts, création de Wagner, Poutine a fait de l’armée russe un outil redoutable que personne n’ose défier frontalement. La Russie peut intervenir partout.
“D’où son attaque en 3D, bouffant les pions sur trois étages, en permettant aux producteurs de pétrole de gagner leur indépendance, avec la promesse de protéger leurs arrières par la désintégration du contrôle des mondialistes sur ce marché crucial.”
Les mondialistes ont lancé le Printemps arabe dans tout le Moyen-Orient, espérant prendre le contrôle du pétrole. Ils ont semé le chaos en Libye, en Irak, mais ont échoué contre Assad en Syrie, après l’intervention de Poutine.
Le Tsar “a empêché les mondialistes de rassembler tous les derricks d’Irak, Syrie, Koweit et en partie, ceux de l’Arabie saoudite et de l’Égypte, ou en d’autres mots, le contrôle assuré du marché du pétrole. Pour l’Occident, Poutine est devenu l’ennemi juré n°1”.
En 2014, la CIA a semé la révolution en Ukraine, renversant le régime prorusse en place à Kiev. La Russie n’était pas encore assez puissante pour contrer cette ignominie.
Et nous sommes en 2022, quand Poutine intervient en Ukraine, après avoir tout essayé pour éviter la guerre. Mais quand l’Occident enterre les accords de Minsk et refuse d’écouter les multiples demandes de Poutine pour garantir la sécurité en Europe, il ne reste que la force pour voler au secours des populations russophones du Donbass.
L’armée russe est désormais un modèle du genre, à des années-lumière du discours aussi stupide que méprisant véhiculé par l’Otan, qui ose dénigrer un outil remarquable qu’il ne connaît même pas. Au 18e mois de l’offensive, c’est toujours Poutine qui occupe 20% du territoire ukrainien et non l’inverse. 40 nations soutiennent Kiev, dont 30 militairement, mais c’est la Russie qui impose sa loi.
Le prestigieux arsenal de l’Occident, tout comme la redoutable doctrine otanienne se sont fracassés sur les défenses russes. A la place des généraux des plateaux TV qui ont commenté cette guerre, en ricanant sur les capacités de l’armée russe, je raserais les murs. Ces lumières étoilées n’ont visiblement aucune idée sérieuse de la chose militaire. Aucun n’a l’expérience d’une guerre de haute intensité mais ils donnent des leçons aux officiers russes.
“Pour les Ukrainiens conscrits qui ne se réclament pas de Stepan Bandera, la débâcle est une indicible tragédie, mais si Poutine avait laissé faire, ce serait une apocalypse qui embraserait bien au-delà de l’Ukraine.”
Sur le plan économique et social, c’est une dictature qui se met en place avec le Forum économique de Davos, où l’on décrète les mesures liberticides qui asservissent les peuples et détruisent les économies locales pour le seul bénéfice des multinationales. Du berceau au tombeau, la vie des citoyens devra être sous contrôle du Pouvoir suprême.
Toutes les fables sont bonnes pour prendre le contrôle sur les populations. Pandémie et vaccin, énergie et éoliennes, réchauffement climatique, véganisme, autant de sujets qui vont ruiner les économies occidentales traditionnelles. Peu importe que la vie d’une voiture électrique, depuis sa construction jusqu’à sa mort, pollue bien davantage qu’une voiture thermique. L’essentiel est de sacrifier le moteur thermique sur l’autel des délires écologiques.
Mais ce grand suicide collectif au seul profit d’une poignée d’illuminés, n’est pas du goût de tout le monde. Poutine, les BRICS, l’OCS et tous ceux qui aspirent à sortir du carcan impérialiste occidental, refusent le Grand Reset et s’émancipent peu à peu du système actuel.
Ces rebelles du mondialisme “travaillent tous dans le même sens, réglant leurs importations avec les monnaies nationales, dans un élan commun de dédollarisation. Le système SWIFT commence sa dérive, plus personne ne veut traiter avec les menteurs occidentaux qui saisissent et sanctionnent au gré des humeurs, et comme la Russie est maintenant la plus forte, les pays n’ont plus peur de sauter la clôture du nationalisme, en devenant des transfuges du mondialisme”.
“Du côté des producteurs de pétrole, Iran, Venezuela, Algérie et Qatar sont déjà à l’abri, et est venu en 2023 un coup fumant sur l’échiquier, quand l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis se sont mis en tête d’adhérer aux BRICS. L’Occident a perdu ses deux tours. Il ne reste pratiquement qu’à évacuer les USA de Syrie, d’Irak et de Libye pour que Poutine termine de rallier tous les producteurs importants.”
La fable du réchauffement climatique bat de l’aile. Les BRICS se développent grâce au pétrole et pas question de céder aux fantasmes du GIEC. La prospérité pour le bien des peuples est une priorité des émergents, qui n’ont que faire de la COP 21.
L’Afrique a choisi son camp. Celui de Poutine, le courageux leader qui tient tête, seul contre tous face à l’Occident. La Russie est en train de rallier trois continents presque entiers à sa cause. “En voyant l’Asie, l’Afrique et l’Amérique du sud lui filer entre ses doigts, annonçant la fin de l’ère post-coloniale, la clique mondialiste perd après le pétrole le restant des ressources qu’elle pillait chez autrui.”
Poutine, bien au-delà du conflit en Ukraine, mène une guerre économique sans merci contre l’Occident, qui a cru naïvement abattre l’économie russe en quelques semaines. Toute l’Afrique se tourne vers la Chine et la Russie, sans craindre les menaces et le chantage de Washington.
Personne n’arrêtera le tsunami multipolaire et nationaliste. C’est la mort programmée de l’empire américain, qui avait pris le relais de l’empire britannique après 1945.
Les mondialistes sont sur leur bateau, sans voir qu’un Kinzhal arrive à mach 5 et va les couler. L’Occident finira par tout perdre. En Europe, le gaullisme reprendra des couleurs avec le retour des nations souveraines et indépendantes, qui ont commis l’erreur fatale de faire allégeance à Bruxelles.
Si Trump parvient à balayer les démocrates, avec le wokisme, les délires LGBT, le réchauffement imaginaire et la tyrannie sanitaire qui ravagent l’Occident, cette élection américaine signera le crépuscule du mondialisme.
En 23 ans, Poutine a non seulement redressé une Russie en perdition, mais il a aussi mené un combat décisif contre le mondialisme destructeur des nations souveraines et des valeurs conservatrices fondamentales, à commencer par la famille traditionnelle, pilier de toute société.
C’est une formidable partie d’échecs qui se joue depuis des années entre Poutine et l’Occident, ou plutôt le monde anglo-saxon viscéralement antirusse.
Pour les Américains, perdre la guerre en Ukraine sera moindre mal. Mais ils savent qu’ils vont tout perdre et que leur rêve de régner aussi longtemps sur le monde que l’Empire romain est en train de s’effondrer.
Et si d’aventure Washington fait l’erreur de s’obstiner sur le dossier taïwanais, en poussant Pékin à bout, la chute n’en sera que plus brutale. Dollar, Otan, Trilatérale, Davos, tout finira par sombrer…pour le plus grand bien des peuples souverains.
Jacques Guillemain