Derrière la paranoïa des masculinistes, les sociétés occidentales sont-elles devenues hostiles aux jeunes hommes ?
L’attentat masculiniste évité à Saint-Étienne révèle le malaise d’une frange de jeunes hommes : décrochage scolaire, horizons professionnels bouchés et injonctions paradoxales être doux comme un agneau tout en réussissant comme Elon Musk ou séduisant comme Brad Pitt. Nourris par des influenceurs virilistes, ces garçons voient les progrès féministes non comme une quête d’égalité mais comme une humiliation supplémentaire. Alors que la santé mentale masculine se fragilise, l’absence de modèles positifs et de soutien éducatif laisse un vide que comblent idéologies incel et appels à la violence.
Avec Alain d’IribarneetPascal Neveu 03/07/25
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Un attentat masculiniste a été déjoué à Saint-Etienne et un jeune homme de 18 ans arrêté, mis en examen puis écroué ce mardi 1er juillet 2025. Le suspect se revendique de la mouvance “incel”. Dans quelle mesure faut-il penser que cette paranoïa masculiniste trouve ses racines dans une hostilité de la société occidentale à l’endroit des jeunes hommes ? Comment cette hostilité se caractérise-t-elle selon vous ?
Pascal Neveu: L’affaire de Saint-Étienne, où un jeune homme de 18 ans se revendiquant de la mouvance incel a été arrêté pour avoir projeté une attaque contre des femmes , met en lumière une radicalisation masculine qui puise dans un sentiment de rejet, de solitude et parfois de ressentiment envers la société. Il me semble important de distinguer l’ hostilité objective et la perception d’hostilité : Certains jeunes hommes, notamment ceux en situation d’isolement affectif ou social, peuvent ressentir que les normes contemporaines les excluent ou les dévalorisent. Cette perception est souvent amplifiée par des discours en ligne qui présentent les avancées féministes comme une menace, et non comme une quête d’égalité. Des figures comme Andrew Tate, très suivies sur les réseaux sociaux, alimentent cette idée que les hommes seraient désormais “opprimés” par une société féminisée .Comment cette hostilité se manifeste-t-elle ?Selon les tenants de la mouvance masculiniste, cette “hostilité” se traduirait par :. Une dévalorisation des rôles masculins traditionnels, perçue comme une perte de repères.. Une stigmatisation des émotions masculines, où la souffrance des hommes serait moins prise au sérieux.. Une invisibilisation des difficultés spécifiques aux jeunes hommes, comme le décrochage scolaire ou le suicide, dans les débats publics. Mais ces constats, bien que parfois fondés, sont souvent instrumentalisés pour justifier des idéologies haineuses.
La mouvance incel, par exemple, ne se contente pas de critiquer la société : elle essentialise les femmes, les rend responsables de tous les maux, et légitime parfois la violence. Il ne s’agit pas de nier que certains jeunes hommes souffrent. Mais il faut refuser les raccourcis idéologiques ! Oui, il faut parler de la santé mentale masculine, de l’isolement, du besoin de reconnaissance. Non, cela ne justifie en rien la haine, la violence ou la radicalisation. Ce que cette affaire révèle, c’est l’urgence de proposer des récits alternatifs aux jeunes hommes : des modèles de masculinité compatibles avec l’égalité, la vulnérabilité, et la complexité de l’époque.
Alain d’Iribarne :
Je dois avant tout reconnaître à ma plus grande honte que, n’étant pas un adepte de TikTok et d’autres réseaux sociaux, ce phénomène à bas bruit désigné par « incel » m’était totalement inconnu et que le projet d’attentat masculiniste à Saint-Étienne n’était pas encore arrivé jusqu’à moi. Je me suis donc précipité sur Internet pour essayer de combler mon ignorance, ce qui m’a conduit entre autres à trouver un article de Libération qui m’a permis de convenablement éclairer ma lanterne compte tenu de mes besoins. On peut y lire en effet que « incel » — contraction de « involuntary celibate », pour « célibataire involontaire » — est une mouvance qui s’est développée sur Internet ces dernières décennies. L’article indique que ses membres y revendiquent ouvertement la haine des femmes, qu’ils jugent responsables de leur insatisfaction sexuelle, et précise, citant de bonnes sources : « Ce sont des hommes, majoritairement jeunes et hétérosexuels, qui se croient incapables d’établir des relations et accusent souvent la société – et les femmes en particulier – de leur manque d’expériences sexuelles ou amoureuses », … « Ils pensent que les femmes ne les trouvent pas séduisants et qu’elles ne s’intéressent qu’aux beaux “mâles alpha” (également appelés Chads) ».
Ceci étant établi, si maintenant on s’intéresse aux faits invoqués, on voit cités par ordre chronologique : en 2014, un Américain, Elliot Rodger, qui avait proclamé sa haine de la société et des femmes, tue six personnes, dont trois femmes, en Californie, avant de se suicider. En avril 2018, un homme, Alek Minassian, se revendiquant de cette mouvance, tue 11 personnes, principalement des femmes, lors d’une attaque au camion-bélier à Toronto (Canada). Et en 2021, Jake Davison tue cinq femmes à Plymouth, au Royaume-Uni, avant de mettre fin à ses jours.
De notre point de vue, la première remarque évidente est qu’il s’agit là, à nouveau, d’un de ces mouvements qui nous viennent avec un certain retard et de façon atténuée des États-Unis, plus précisément de Californie, en passant par le Canada et par la Grande-Bretagne. Un de ces mouvements qui touchent en premier les jeunes, souvent à partir des campus : avant-hier le mouvement hippie, le LSD et toutes sortes de drogues ; hier les différentes composantes du mouvement global appelé woke et #MeToo. Une des caractéristiques de ces mouvements est qu’ils s’inscrivent dans une perspective globale de déconstruction d’une société suivant la logique dominants/dominés. Sont en accusation des sociétés paternalistes au centre desquelles on trouve les hommes blancs colonialistes à abattre et, avec comme bélier le plus puissant, les mouvements féministes de nouvelle génération. Ces derniers sont particulièrement intéressants du fait qu’ils sont en rupture avec ceux des générations antérieures : celles ayant abouti en France au droit de vote des femmes en 1944 et, plus près de nous, le MLF créé en 1970 et ayant abouti, en janvier 1975, à la légalisation de l’avortement.
Parmi les éléments caractéristiques de ces mouvements, il s’agit moins d’obtenir des égalités formelles pour les femmes par rapport aux hommes et de pouvoir vivre en toute indépendance entre femmes sans contacts avec les hommes — des étages d’hôtels et des ascenseurs réservés aux femmes —, que de pouvoir choisir leur genre au-delà de leur sexe. Il s’agit de la liberté de choisir librement le plaisir de leur sexe sans risque de procréation, que ce soit par le biais de sextoys ou d’amours lesbiens, avec comme cri de guerre : reprendre la propriété de leur corps. Dans la perspective de ces militantes, pour nous un peu enragées, l’homme — tout particulièrement blanc — est un ennemi à abattre vis-à-vis duquel il faut renverser les rapports multiséculaires de domination, celui-ci devant, encore plus qu’en matière coloniale, payer la totalité des dommages causés aux femmes, intérêts compris. Un point important est que ce mouvement se situe à la pointe d’un mouvement plus général dans lequel l’homme, avec son hétérogénéité sexuelle, se sent menacé car, entre autres, cerné de toutes parts par l’extension des possibilités de condamnations judiciaires pour violences faites aux femmes conçues de façon extensive, y compris dans le lit conjugal. Ainsi, la guerre des sexes a bien lieu, comme le montre si bien une pièce actuellement à succès.
Au regard de ces grands mouvements qui viennent percuter les hommes dans leur sexualité et, plus globalement, dans leur identité sociale, que reste-t-il aux hommes à part l’abstinence et des plaisirs solitaires avec des outils techniques d’une pauvreté indicible au regard de ceux dont disposent les femmes, à part les amours homosexuelles sachant qu’ils n’ont même plus les maisons closes ? Se liguer, comme au Canada, dans des associations qui demandent à bénéficier de la protection des espèces en danger de disparition ? Entrer dans des mouvements plus ou moins violents, comme il en pullule sur les réseaux sociaux, qui, dans une violence désinhibée, peuvent aller jusqu’à donner la mort ? D’une certaine façon, il ne s’agit là que d’une composante parmi d’autres de l’évolution de nos sociétés, souvent associée — vérité ou alibi — à des problèmes psychiatriques.
Cependant, d’un point de vue sociologique, il nous faut aller plus loin dans l’analyse car on assiste à un réel renversement de domination entre les hommes et les femmes, avec un renversement des peurs dans les rapports sexuels. Il s’agissait hier de la peur, pour les femmes, de se retrouver enceintes (les filles-mères séduites et abandonnées), et aujourd’hui de celle des hommes qui ont peur de ne pas être à la hauteur. Elle résulte de l’effet conjugué des sextoys déjà évoqués et des sites pornographiques à fréquentations précoces. En effet, pour les filles, le perfectionnement des sextoys élève considérablement les seuils requis de la jouissance, et cela d’autant plus qu’elle est auto-administrée avec une grande précision, tandis que, pour les garçons, la fréquentation précoce des sites pornos a un double effet : une élévation d’exigence, à la fois anatomique (ai-je un sexe d’une taille à la hauteur) et performative : vais-je être capable de faire aussi bien un sexe sans tabous, no limits.
On peut comprendre alors les complexes d’infériorité des jeunes garçons face aux filles, et cela d’autant plus que celles-ci affichent sur les réseaux sociaux les libertés que leurs grand-mères soixante-huitardes ont commencé à afficher à l’époque : là où prédominait la chasse primitive de l’homme/mâle sur la femme/femelle, on a commencé à assister à une chasse à courre inverse ; au départ dans les milieux universitaires et intellectuels « de gauche » : les jeunes femmes faisant en toute bonne conscience leurs petits marchés, avec des arguments qui se voulaient convaincants. D’une certaine façon, on a retrouvé les rapports amoureux des salons d’autrefois avec des cartes du Tendre et des pratiques revisitées. Il est certain que pour gagner, dans ces jeux éminemment cruels, il faut être à la hauteur, car la concurrence est forte, avec beaucoup d’appelés et peu d’élus.
Plusieurs études portant sur les sites de rencontre témoignent du fait que, en moyenne, les hommes considèrent une majorité de femmes (environ 80% des inscrites sur ces plateformes) comme des partenaires romantiques ou sexuelles envisageables. Cette proportion est très minorée du côté des femmes qui n’envisagent de relation qu’avec une faible propension des inscrits. Que faut-il en comprendre ? S’agit-il, selon vous, d’une autre manifestation de cette hostilité à l’endroit des jeunes hommes ?
Pascal Neveu : C’est une observation fascinante, car elle soulève des questions profondes sur les dynamiques de genre, les attentes sociales et les effets de la technologie sur les relations humaines.
Des études, notamment issues de plateformes comme OkCupid, ont montré que : Les hommes ont tendance à évaluer positivement une large majorité de profils féminins (jusqu’à 80 %), adoptant une stratégie plus inclusive. Les femmes, en revanche, se montrent beaucoup plus sélectives, n’attribuant des évaluations positives qu’à une minorité d’hommes (souvent moins de 20 %). Ce déséquilibre crée une asymétrie de désirabilité : une petite fraction d’hommes concentre l’essentiel de l’attention féminine, tandis qu’une majorité d’hommes se retrouve peu sollicitée. Que faut-il en comprendre ? Il serait réducteur d’y voir une simple “hostilité” féminine ou sociétale envers les jeunes hommes.
Ce phénomène s’explique plutôt par :
– Des stratégies d’optimisation différentes : les femmes, souvent plus sollicitées, peuvent se permettre d’être plus sélectives.
– Des normes sociales persistantes : les critères de réussite, de statut ou d’apparence pèsent différemment selon le genre.
– L’architecture même des plateformes : les algorithmes, les interfaces et les usages encouragent parfois des comportements de consommation plutôt que de rencontre. Il en reste une frustration légitime, mais à canaliser.
Car il est compréhensible que certains jeunes hommes ressentent une forme d’injustice ou de rejet. Mais cette frustration ne doit pas être interprétée comme une preuve d’hostilité généralisée.
Elle révèle plutôt un besoin de reconnaissance, de lien et de compréhension.. Elle souligne aussi l’importance d’une éducation affective et relationnelle, qui manque cruellement dans nos sociétés. En somme, ce n’est pas tant la société qui est hostile aux jeunes hommes, que le miroir numérique qui leur renvoie une image parfois déformée, brutale, et difficile à décoder.
Alain d’Iribarne : Si l’on veut bien se reporter à ce qui précède, non pas dans sa composante violente mais en référence aux évolutions de la société française, on voit que les jeunes générations, dans ce domaine comme dans les autres domaines de la vie — en particulier du travail —, se posent énormément de questions sur la vie de couple et la vie de famille, avec une quête globale de bonheur qui inclut la volonté de liberté, de respect de son identité individuelle et, en même temps, une appartenance à des groupes sociaux pour éviter la solitude. Cela est vrai pour les garçons et les hommes. Cela est également vrai pour les filles et les femmes. La question fondamentale qui reste posée dans notre société, au-delà des pratiques sexuelles, de l’amour physique et du plaisir, est celle des sentiments, de l’amour et du bonheur ; celle de la place qui est donnée à l’âme au-delà de l’esprit et du corps. De ce point de vue, quand on navigue sur Internet dans sa globalité, au-delà de TikTok ou de ses équivalents, on ne peut qu’être frappé par la présence active d’un marché où prédomine une quête d’amour certes physique, mais aussi romantique, l’un n’allant pas sans l’autre dans une société où le « et » a pris la place du « ou » et où le « je » se conçoit mal sans le « nous » ; cette fameuse société qui se veut d’autant plus inclusive qu’elle est exclusive. Cette investigation est d’autant plus intéressante qu’on la fait par analogie avec celle du marché du travail, en prenant en compte les tranches d’âge dans leur globalité : des vingtenaires aux nonagénaires. Ce qui frappe, c’est que le fil conducteur dominant pour les femmes, encore plus que pour les hommes, est cette recherche d’un amour romantique, avec une première étape chez les trentenaires qui restent en quête d’un « Prince Charmant » pour la vie. Une deuxième étape apparaît avec les quadragénaires, plus désabusées car déçues de leurs expériences passées ; elles se trouvent souvent seules, avec un enfant en bas âge, fruit d’un premier amour sans lendemain. Puis viennent les quinquagénaires et maintenant les sexagénaires qui, libérées par la ménopause, se sentent d’autant plus attractives qu’elles sont belles dans leur corps, matures dans leur esprit et expertes dans leurs pratiques : les fameuses « cougars ». En fait, l’un des problèmes majeurs dans ce domaine, comme dans les autres, est le rapport au temps contraint, avec des perspectives de réussite sociale pour tous et des pratiques sociales d’amours physiques qui tendent à se rapprocher. La question, parmi les plus banales, porte sur le temps consacré à l’amour physique, ses fréquences, sa qualité et ses finalités. Elle se pose dans des termes singulièrement complexifiés, car les choix de vie sont eux-mêmes complexifiés, avec des situations qui, dans la vie amoureuse, se rapprochent de celles souvent rencontrées dans la vie au travail ; des injonctions paradoxales. Dès lors, pour la plus grande souffrance de tous, il n’y a plus de compromis d’équilibre commun acceptables. D’où la tentation de la violence, avec report de la responsabilité sur l’autre, surtout s’il s’en sort mieux. Or, on sait que les femmes acceptent moins les compromis que les hommes, étant le plus souvent à l’origine des ruptures et des divorces. Nettement plus autonomes que les hommes, elles les vivent mieux qu’eux.
Dans quelle mesure faut-il penser que cette hostilité peut s’avérer particulièrement violente contre les hommes blancs, qui sont généralement condamnés d’entrée de jeu par le tribunal populaire quand d’autres ont droit à un bénéfice du doute plus prononcé (parfois par crainte d’accusation en racisme, notamment) ?
Pascal Neveu : C’est une question sensible car elle touche à des tensions très actuelles autour de la perception de la justice sociale, des rapports de pouvoir et de la légitimité des discours sur les discriminations. Il existerait une perception d’injustice asymétrique .
Certains hommes blancs, notamment jeunes, peuvent avoir le sentiment d’être jugés plus sévèrement dans l’espace public. Le “tribunal populaire” des réseaux sociaux peut amplifier des accusations sans nuance, parfois sans attendre les faits. Tout comme il existe une crainte d’être perçu comme raciste ou sexiste, qui peut inhiber la parole ou créer un sentiment d’injustice. Mais dans certains cas, des figures publiques ou anonymes ont effectivement été exposées à des campagnes de dénonciation virulentes, parfois disproportionnées. Donc attention : cette perception ne signifie pas nécessairement qu’il y a une hostilité systémique envers les hommes blancs. Elle peut aussi refléter un changement de normes sociales, où des comportements autrefois tolérés sont désormais remis en question. Que disent les chercheurs ? Le concept de “racisme anti-Blancs” est très débattu .Certains chercheurs, comme Éric Fassin, estiment qu’il n’est pas pertinent dans des sociétés où les Blancs occupent une position historiquement dominante ..D’autres reconnaissent l’existence de comportements hostiles ou injurieux envers des personnes blanches, mais soulignent qu’il s’agit de phénomènes marginaux et non systémiques .
La justice française, elle, reconnaît parfois la circoncision.
Alain d’Iribarne : Si on veut bien considérer les réponses aux deux questions précédentes, on voit qu’il y a trois aspects bien distincts dans ce qui se passe dans notre société, tout en n’étant pas indépendants les uns des autres : les évolutions générales de notre société qui, d’étape en étape et de génération en génération depuis les années 60, viennent transformer un ordre social qui ne sait pas se reconstruire : il flotte en quête de sens et se sent mal. Des évolutions plus marquées et plus contradictoires pour des groupes de jeunes pris entre plusieurs cultures et qui n’ont pas les moyens culturels de procéder à des synthèses. Au sein de ces groupes s’opère ce qu’on appelle une violence sociale ordinaire, qui s’exprime sous forme de pressions pour imposer des normes sociales importées au détriment des femmes, telles que l’excision, le mariage nubile précoce ou la polygamie de fait à défaut de droit. Il s’agit dans ce cas de ce qu’on pourrait appeler un masculinisme ethnique à bas bruit. Enfin, là comme ailleurs, il existe des petits groupes militants qui n’arrivent pas à trouver leur place dans la société, groupe dont « incel » fait partie. Au regard de ces trois groupes — dont on pourrait trouver l’équivalent dans les domaines religieux, de l’immigration et du politique en général — on voit fonctionner les mêmes mécanismes, de façon classique : des mécanismes dans lesquels l’idéologie domine. Il s’agit de ne voir que ce qu’on a envie de voir et surtout pas la réalité, pour des raisons diverses, toutes meilleures les unes que les autres, mais avec un point commun qui est une grande lâcheté face aux problèmes posés. En conséquence, il n’y a comme issue que de dénoncer avec véhémence. Dans le cas évoqué — celui de l’homme blanc — il ne s’agit donc pas d’un tribunal populaire, mais d’un tribunal d’un petit groupe idéologique, tout à fait logiquement de gauche, type LFI/woke.
Comment lutter contre cette hostilité ainsi décrite, si l’on souhaite effectivement faire reculer l’idéologie masculiniste ?
Pascal Neveu : C’est une question sensible, car elle touche à des tensions très actuelles autour de la perception de la justice sociale, des rapports de pouvoir et de la légitimité des discours sur les discriminations. Certains hommes blancs, notamment jeunes, peuvent avoir le sentiment d’être jugés plus sévèrement dans l’espace public :.Dans certains cas, des figures publiques ou anonymes ont effectivement été exposées à des campagnes de dénonciation virulentes, parfois disproportionnées. Mais attention : cette perception ne signifie pas nécessairement qu’il y a une hostilité systémique envers les hommes blancs. Elle peut aussi refléter un changement de normes sociales, où des comportements autrefois tolérés sont désormais remis en question. Le concept de “racisme anti-Blancs” est très débattu :Certains chercheurs estiment qu’il n’est pas pertinent dans des sociétés où les Blancs occupent une position historiquement dominante. D’autres reconnaissent l’existence de comportements hostiles ou injurieux envers des personnes blanches, mais soulignent qu’il s’agit de phénomènes marginaux et non systémiques .Quant à la justice française, elle, reconnaît parfois la circonstance aggravante de racisme anti-Blancs, mais avec prudence et parcimonie, comme l’illustre l’affaire du bal de CrépolQuid d’une grille de lecture à affiner ? Il est essentiel de ne pas tomber dans une logique de compétition victimaire.
On peut :
-reconnaître que certains hommes blancs peuvent se sentir injustement ciblés, sans nier les discriminations systémiques que subissent d’autres groupes.
– reconnaitre les généralisations : tous les hommes blancs ne sont pas “privilégiés”, et toutes les critiques ne sont pas des attaques.- favoriser un dialogue nuancé, qui permette à chacun de se sentir entendu sans alimenter les ressentiments
Cela reste question aussi délicat que nécessaire. L’affaire de Saint-Étienne, où un jeune homme de 18 ans se revendiquant de la mouvance incel a été arrêté pour avoir projeté une attaque contre des femmes, met en lumière une radicalisation masculine qui puise dans un sentiment de rejet, de solitude et parfois de ressentiment envers la société.
Alain d’Iribarne : L’idéologie masculiniste n’étant qu’une idéologie parmi d’autres, qui se traduit par des actions violentes vis-à-vis de personnes ou de biens, les traitements susceptibles d’être proposés sont de même nature, qu’ils soient alternatifs ou complémentaires. C’est ainsi qu’on peut essayer de toucher aux causes, à savoir aux évolutions des rapports hommes/femmes dans notre société : vaste programme. On peut, dans le même esprit mais en se centrant sur le législateur, satisfaire une partie plus ou moins grande des revendications des femmes et des hommes qui seront présentées comme autant de progrès sociaux, comme par exemple inscrire l’avortement dans la Constitution ou reconnaître la double parentalité aux hommes pères d’enfants nés d’une GPA. Une telle politique pourra réduire l’alimentation des groupes ; elle ne la supprimera pas. On peut surveiller les réseaux pour voir ce qu’il s’y dit et s’échange, avoir une idée un peu fine du phénomène : quelle est sa nature exacte et comment y faire vivre une violence limitée en attendant que les choses se tassent un peu d’elles-mêmes à la suite de phénomènes de banalisation, les hommes, par exemple, prenant des bases identitaires évoluées avec d’autres rapports aux femmes, à l’amour, au sexe et à la paternité. Enfin, comme actuellement pour le terrorisme, on peut surveiller les acteurs potentiellement les plus dangereux pour éviter, de façon préventive, le passage à l’acte.
Les féministes supplient les hommes de revenir, mais continuent de leur reprocher tout ce qui ne va pas
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Par Brandon Smith −− Source Alt-Market
Une règle est restée immuable depuis des générations en matière de division entre les sexes : les hommes sont tenus responsables de tout, les femmes n’acceptent aucune responsabilité.
Il existe bien sûr des exceptions à la règle, mais dans la plupart des cas, il est vrai que les femmes occidentales modernes ont beaucoup de mal à assumer leurs responsabilités lorsque les choses tournent mal. On leur a appris dès leur plus jeune âge qu’elles sont des victimes : victimes des hommes, victimes de la société, victimes du « patriarcat », victimes de la religion, victimes de la biologie, victimes des circonstances, etc.
Le mouvement féministe repose entièrement sur l’idée que les femmes peuvent utiliser leur statut de victime comme une arme pour contrôler la société.
Je continue de penser que le féminisme est le mouvement CLÉ qui a sapé le succès de la culture occidentale. Leur fanatisme a conduit à la destruction de la famille nucléaire (le facteur le plus important dans une nation saine). Elles ont contribué à faciliter l’effondrement quasi total de l’Occident et ce problème doit être résolu avant qu’il ne soit trop tard.
Je suis récemment tombé sur un article du New York Times qui explique le déclin des relations occidentales d’une manière à la fois hilarante et déprimante. L’essai s’intitule « « Men, Where Have You Gone? Please Come Back » (Hommes, où êtes-vous passés ? Revenez, s’il vous plaît). L’auteur (une femme d’une cinquantaine d’années originaire de Chicago) se souvient de l’époque où les hommes étaient des proies faciles pour les femmes.
Nous savions ce qui marchait. Nous savions comment mettre en valeur un visage, un geste, un moment d’implication, juste assez pour enflammer l’imagination et ouvrir le portefeuille. J’ai fini par comprendre exactement quels sont les signaux qui attirent les hommes hétérosexuels cisgenres âgés de 18 à 36 ans. Ce qui les attire. Ce qui les fait revenir. Ce n’est pas l’intimité. Ce n’est pas la réciprocité. C’est l’accès à une simulation propre, rapide et sans friction…
… Cette dynamique s’est discrètement effondrée. Nous sommes entrés dans une ère où de nombreux hommes ne recherchent plus les femmes pour impressionner d’autres hommes ou pour créer des liens malgré leurs différences. Ils se défoulent ailleurs. Seuls. Ils nous ont éliminées.
L’auteur insinue que l’ère de l’argent facile et du sexe facile pour les femmes était le produit de la dynamique masculine de la compétition et du statut social (la faute aux hommes). Pourtant, elle semble également nostalgique, aspirant à ce que ces jours reviennent. C’était l’époque de « Sex And The City », à la fin des années 1990 et au début des années 2000, née de la révolution sexuelle de la deuxième vague du féminisme. C’était l’époque où la promiscuité et la cupidité féminines étaient glorifiées comme l’expression ultime de l’émancipation des femmes.
L’idée était de transformer les premières années de l’âge adulte des femmes en une orgie dionysiaque, en offrant leur corps à n’importe quel homme beau et riche dans l’espoir de finir par piéger un homme qui subviendrait à leurs besoins toute leur vie. Le mariage et peut-être la famille viendraient à la trentaine (ou peut-être à la quarantaine), mais pas avant d’avoir profité autant que possible de cette débauche.
Le problème, c’est que les femmes ont une horloge biologique, c’est pourquoi, pendant des milliers d’années, le mariage a été LA principale préoccupation du sexe faible. Gâcher sa vingtaine en offrant son corps pour rien ? C’était une folie impensable. Cela les condamnait à des décennies de misère, à vivre seules, vieilles filles, dépendantes de la charité d’autrui, et franchement, rien n’a changé. Les vieilles filles sans enfants existent toujours et elles sont toujours aussi embarrassantes.
Ce n’est que dans les pays développés que ces femmes peuvent survivre.
Personne ne regarde une vieille fille et la considère comme « puissante » ou libre. Tout le monde sent son échec. Son désespoir. Sa façon de faire face. C’est pourquoi, de plus en plus, nous commençons à voir un sentiment de panique chez les femmes qui ont adhéré au mensonge féministe. Elles se rendent compte que les hommes ne leur courent plus après.
Tout a commencé comme une blague parmi les gauchistes éveillés qui se moquaient de la « montée des incels ». Le nombre d’hommes célibataires refusant d’entrer dans le monde des rencontres explosait et les féministes disaient que c’était une bonne chose. Laissons les « moches » se vautrer dans leur solitude pendant que les femmes sortent et profitent de leur liberté et de leur plaisir jusqu’à en être malades. Cependant, la tendance s’est poursuivie au point que la majorité des hommes se désengagent complètement.
Des enquêtes récentes révèlent que 63 % des jeunes hommes âgés de 18 à 29 ans sont célibataires. Environ 30 % des hommes n’ont pas eu de relations sexuelles depuis un an ou plus. En 1980, 60 % des adultes étaient mariés à l’âge de 25 ans. Aujourd’hui, seuls 20 % sont mariés à cet âge. Les hommes quittent les relations et le mariage à un rythme record, et comme ce sont eux qui prennent l’initiative dans les relations (les hommes sont biologiquement programmés pour prendre des risques et aller de l’avant), les femmes commencent à en ressentir les effets.
Les dernières données prévoient que 45 % des femmes âgées de 25 à 44 ans seront célibataires et sans enfant d’ici 2030, et pas nécessairement par choix. Si une femme est célibataire et sans enfant à l’âge de 35 ans, ses chances de fonder une famille diminuent de manière exponentielle, tout comme sa fertilité.
On parle d’épidémie de solitude féminine, qui frappe la société occidentale de plein fouet. Même les féministes s’inquiètent. Comme le souligne le New York Times :
Il n’y a pas si longtemps, même une aventure d’un soir pouvait se terminer par des étreintes passionnées et un petit-déjeuner partagé. Rester passer la nuit chez quelqu’un ne signifiait pas nécessairement le début d’une relation, mais simplement l’envie d’être humain pendant quelques heures de plus. Aujourd’hui, même ce genre de contact improvisé semble rare. Nous avons érigé tant de barrières que nous avons muré les moments mêmes qui rendent les relations mémorables…
Cette idée que la vulnérabilité est une menace plutôt qu’une invitation a créé une culture de l’hésitation, où les hommes tournent autour de l’intimité sans jamais y entrer. Il en résulte des milliers de petits silos. Tout le monde fait semblant d’être proche, mais personne ne fait le premier pas pour créer des liens. Isolement. Solitude. Une soif de contact qui n’a nulle part où se poser…
Mais bien sûr, le Times ne semble pas penser que les femmes soient le moins du monde responsables de cette situation. Au contraire, il continue à rejeter la faute sur les autres :
Voici donc ce que je vais vous dire : vous nous manquez. Pas seulement à moi, mais au monde que vous avez contribué à façonner…
Nous nous souvenons de vous. De la version de vous qui s’attardait à table. Qui riait de bon cœur. Qui posait des questions et attendait les réponses. Qui touchait sans prendre. Qui écoutait – vraiment écoutait – quand une femme parlait.
Vous n’êtes pas partis, mais votre présence s’amenuise. Dans les restaurants, dans les amitiés, dans les rituels lents de l’émergence romantique. Vous vous êtes retiré, non pas dans la malveillance, mais dans quelque chose de plus doux et de plus dur à la fois : l’évitement. L’épuisement. Le délabrement.
Peut-être que personne ne vous a appris à rester. Peut-être avez-vous essayé une fois, et cela vous a fait mal. Peut-être que le monde vous a dit que votre rôle était de subvenir aux besoins, d’agir, de protéger, et de ne jamais ressentir…
Écoutez, messieurs, votre manque de participation commence à stresser les femmes. Admettez simplement que vous ne supportez pas l’intimité. Admettez simplement que vous ne supportez pas ces femmes « puissantes », leur immense intelligence et leur génie émotionnel. Vous avez besoin qu’on vous apprenne à vous comporter, c’est tout. Rampez vers elles et elles seront prêtes à vous tolérer à nouveau. N’est-ce pas gentil ? Elles vous donnent une seconde chance…
À aucun moment l’auteur ne se demande POURQUOI les hommes sont épuisés. À aucun moment elle ne demande à des hommes ce qu’ils pensent ou ressentent avant d’écrire son pamphlet absurde. Derrière une prose insupportable et fleurie, elle continue de blâmer les hommes tout en leur demandant de revenir. Cela devrait vous en dire long sur le féminisme en général.
Je poserais aux féministes la question à un million de dollars qu’elles ont évitée pendant si longtemps : avez-vous envisagé la possibilité que les hommes vous ignorent et ne s’engagent pas avec vous parce que VOUS êtes le problème ? La réponse est non, évidemment.
Je suis un homme d’une quarantaine d’années qui a heureusement échappé à l’essentiel du « wokisme » dans le monde des rencontres, mais je pense pouvoir encore expliquer au NYT pourquoi les hommes s’en vont s’ils sont prêts à écouter.
- Tout d’abord, je dois dire qu’un auteur de sexe féminin quinquagénaire qui aspire encore à des rencontres occasionnelles dignes d’une sitcom comme si elle avait 20 ans en dit long sur l’aveuglement des femmes modernes. La vie réelle n’est pas Sex In The City : la plupart des hommes aisés ne sont pas attirés par des relations à long terme avec des femmes qui ont atteint l’âge de leur grand-mère. Elle devrait déjà être dans une relation heureuse ou mariée, elle a eu tout le temps de le comprendre. Le féminisme a fait croire aux femmes qu’elles pouvaient mener leur vie comme elles l’entendaient. Ce n’est pas le cas.
- Les hommes se méfient particulièrement des femmes qui ont un passé. Les femmes sont à l’origine de 70 % des ruptures et des divorces, et l’influence du féminisme sur le droit de la famille a rendu le divorce plus facile et plus lucratif que jamais pour les femmes. Plus une femme est âgée, plus elle a de bagage et moins un homme sera enclin à vouloir sortir avec elle sérieusement, et encore moins à lui passer la bague au doigt. Les femmes occidentales ont appris qu’elles devaient faire la fête dans leur vingtaine, puis rechercher une relation sérieuse dans leur trentaine ou leur quarantaine. Cela signifie qu’elles ignorent leurs meilleures perspectives pendant au moins une décennie. Leur idéologie les pousse à entrer sur le marché des relations amoureuses lorsque leur valeur matrimoniale est la plus faible.
- Les hommes ne tolèrent plus le concept de la révolution sexuelle. Ils ne veulent pas prendre de risques avec des femmes qui considèrent la promiscuité comme une vertu. Ils savent que, statistiquement, les femmes qui couchent à droite à gauche manquent de discernement, de capacité à créer des liens, de respect de soi et de stabilité mentale. Entamer une relation avec une telle personne ne peut mener qu’au désastre. Elles ne restent jamais heureuses longtemps (l’herbe est toujours plus verte ailleurs). Les hommes restent donc chez eux. Vous voulez les reconquérir ? Limitez le nombre de vos conquêtes.
- Les féministes de la troisième vague ont passé la majeure partie des 20 dernières années à dire aux hommes qu’ils étaient purement mauvais parce qu’ils étaient masculins et qu’ils voulaient courir après les femmes. Les hommes ont donc fait ce que vous leur avez demandé : ils ont cessé de vous courir après. Ils ont trouvé d’autres activités plus intéressantes, comme leur carrière et leurs loisirs. Si vous voulez que les hommes reviennent, vous devriez peut-être vous excuser pour toutes ces années de calomnie.
- Les femmes modernes ont largement surestimé l’utilité du sexe comme moyen de troc pour s’assurer les faveurs d’un homme. Si vous voulez qu’un homme reste à vos côtés, vous devrez lui montrer de l’amour et du respect, pas seulement ce qu’il y a dans votre pantalon.
- Les hommes sont beaucoup plus conditionnés à être seuls que les femmes. Les femmes sont des créatures sociales. Elles ont besoin d’interactions constantes, d’affirmation et d’appartenance à un groupe. Les réseaux sociaux peuvent combler ce vide pendant un certain temps, mais ils ne peuvent pas leur donner ce qu’elles veulent vraiment : une attention personnelle et intime 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Seuls un partenaire et des enfants peuvent vous donner cela. Dans une bataille pour savoir qui peut supporter la solitude le plus longtemps, les hommes gagneront, alors ne faites pas de cette bataille une guerre.
- Je vais vous révéler le plus grand secret que les femmes modernes ne comprennent toujours pas : elles prétendent que les hommes ont peur de les aborder. Elles disent que les hommes d’aujourd’hui sont « faibles » et qu’ils ne peuvent pas faire face à la nouvelle ère des « boss babe ». Elles affirment que les hommes doivent abandonner leurs rôles masculins traditionnels et se comporter de manière plus féminine, ce qui faciliterait la cohabitation. Ce sont des coups bas courants portés à l’ego masculin, destinés à faire honte aux hommes qui prennent leurs distances avec les féministes. En réalité, les hommes accordent plus d’importance à une chose qu’à toute autre : la paix. Si vous ne pouvez pas offrir la paix, aucun homme qui a un peu d’amour-propre n’aura besoin de vous. Les féministes offrent le contraire de la paix, elles n’ont donc aucune valeur.
- Le féminisme, comme tous les mouvements marxistes, est obsédé par le pouvoir. Tout ce qu’il fait est motivé par un désir de pouvoir et de contrôle, non seulement sur sa propre vie, mais aussi sur le monde qui l’entoure. Les femmes modernes disent vouloir le même pouvoir que les hommes, mais elles doivent accepter que, même si la balance penche en leur faveur grâce aux lois, aux subventions gouvernementales, aux bourses universitaires faciles, à l’embauche DEI et aux divorces injustes, elles ne seront jamais comme les hommes.
L’auteur suggère que les hommes ne façonnent plus le monde parce qu’ils ont abandonné la dynamique relationnelle actuelle. C’est absurde. Les hommes continuent de façonner tout ce qui vous entoure. Tous les services publics, tous les produits de première nécessité, tous les gouvernements, presque toutes les entreprises, votre sécurité, votre liberté, tout dépend des hommes. Vous n’avez aucun pouvoir et vous n’en aurez jamais.
L’émancipation féministe est un fantasme fondé sur un levier institutionnel que les hommes leur PERMETTENT d’avoir. Tant qu’elles continueront à convoiter un pouvoir qu’elles ne peuvent ni comprendre ni gérer, les divisions entre les hommes et les femmes ne seront pas résolues. En bref, si les féministes veulent que les hommes leur accordent à nouveau leur attention, elles devront cesser d’être féministes.
Brandon Smith
Traduit par Hervé pour le Saker Francophone.…Lire la Suite